Le troisième mandat ou le maintien à vie des privilèges de la caste en place
Peut-on encore espérer un changement ?
Par : Salima Saada
Je ne cesse de découvrir dans la presse écrite algérienne des éléments nouveaux qui « font parler le muet », comme on dit chez nous.
Voici Zahia Benarous, ancienne journaliste et actuelle membre du Conseil de la nation qui lance des youyous en pleine séance dans l’enceinte de cette institution, juste pacque le troisième mandat de Bouteflika a été évoqué !
Khalida Toumi en apprenant l’heureuse nouvelle du vote en faveur de la modification de la constitution par des députés qui ne représentent qu’eux-mêmes, voulait aussi « crier un coup » pendant la réunion des ministres. Bouteflika lui a demandé de ne pas montrer son hystérie devant les caméras.
Ces deux exemples sont bien évidement symboliques et les autres manifestations de joie extrême par la caste au pouvoir après le viol de la constitution sont nombreuses. Cette caste n’est bien évidement que la partie visible de l’iceberg, car tous les fonctionnaires bien placés dans les administrations publiques et tous les malfrats qui vivent de la corruption applaudissent aussi une présidence à vie de Bouteflika. Pourquoi pas alors qu’ils se trouvent dans une situation confortable et personne ne peut venir les déranger ?
Constitués de vieux et vieilles en âge de retraite, cette caste ne veut en aucun perdre les privilèges d’une classe dominante, car ne pouvant survivre anonymement : le bagage humain et intellectuel étant absent. Il y a aussi leurs progénitures, qui doit survire après eux. Je me rappelle de l’emploi fictif de la fille de Djamel Ould Abbes à Birkhadem qui n’a jamais mis les pieds dans une certaine agence étatique alors qu’elle est inscrite comme salariée là-bas et reçoit un salaire mensuel. Je me rappel aussi de l’épisode de Mohamed-Cherif Abbas Ministre des Moudjahidines pour lequel
la France a rappelé après qu’il ait critiqué Sarkozy, que ces enfants sont inscrit aux ASSEDIC en France (chômage), c’est-à-dire qu’ils ont la nationalité française ou au moins la carte de résidence. Mais le plus frappant dans tout ça, c’est que le peuple algérien ne réagit guère !!! Nous avons vu comment Bouteflika a été accueilli par les Oranais il y a quelques jours alors que le chômage et pauvreté abusent d’une population qui, il n’y a pas si longtemps, a déclenchée des émeutes très violentes.
J’avoue que j’ai fait partie, jusqu’au jour du viol de la constitution, des algériens qui voulaient croire jusqu’au bout à une transition démocratique et que Bouteflika allait se retirer dignement et laisser la place à la nouvelle génération, mais aujourd’hui j’ai perdu tout espoir surtout que le dernier bastion de résistance politique,
la Kabylie en l’occurrence, est devenue l’épicentre d’un terrorisme islamiste aveugle qui a fait oublié à la population locale son penchant pour la liberté et pour la démocratie.
Mon pays est devenu comme la Guinée qui, a la mort de son président dictateur avant-hier, est tombée dans les mains de putschistes autour desquels aussitôt l’ensemble de classe politique, y compris le parti au pouvoir, s’est dite au service du nouveau dirigeant militaire !!! Nous sommes devenus prédisposés à la dictature et applaudissons ceux qui nous dominent. Salima Saada